Une réunion imaginaire... [rp souvenir - TERMINÉ]

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Décidemment, la journée s’annonce ennuyante. Adossé contre le cadre de la porte principale, Lucifer regardait de ses yeux d’enfants les servants et autres courir pour se mettre à l’abri dans le château. Le déluge ne faisait que commencer que déjà le tonnerre grondait férocement. Le jeune garçon fit mine de faire un pas vers l’extérieur lorsqu’une main l’attrapa le bras et le tira vers l’intérieur. Fronçant ses petits sourcils, l’élève tourna le visage vers la servante qui venait de l’attraper.

-Ah non Lucifer, tu vas rester à l’intérieur aujourd’hui. C’est dangereux de sortir lorsqu’il y a des orages, lui expliqua-t-elle.

Le jeune garçon eut tout juste le temps de lui tirer la langue avant que la dame le relâche pour retourner à ses occupations. Par ses petites attitudes de rebelle et cette manie à ne pas écouter ce qu’on lui dit, Lucifer a réussi à se faire rapidement une petite réputation bien malgré lui auprès des personnes habitant le château. L’enfant jeta un dernier regard nostalgique vers l’extérieur avant de partir à la course dans les profondeurs du château. Pour un garçon de 6 ans, il vaut mieux se trouver quelque chose à faire, sinon l’ennuie risque de vite tomber. De toute façon, à cet âge-là ce n’est pas l’imagination qui manque.

Au pas de course, il se dirigea où ses pieds le voulaient bien, montant certaines marches, descendant d’autres, manquant de foncer dans un soldat au passage et tout cela sans pour autant ralentir. Explorer le château dans un temps pluvieux semble une bonne idée pour tuer le temps. Le souffle court, Lucifer s’arrêta finalement avant de jeter au coup d’œil autour de lui. Même si tous les murs du château se ressemblent, le jeune homme savait qu’il était déjà venu par ici. Il savait aussi ce qui se tenait non loin, une salle assez intéressante où il n’avait encore jamais mis les pieds. Avançant à pied de souris, il arriva finalement devant une porte imposante, celle de la salle de réunion. Parait-il que c’est ici que les chevaliers viennent pour faire des réunions comme le nom l’indique. Un sourire de fierté étira les lèvres du jeune garçon en sachant que, lorsqu’il sera grand et devenu chevalier, lui aussi sera convoqué dans la salle de réunion.

Il attrapa la poignée et ouvrit tout doucement la porte en réalisant avec bonheur que la salle n’était pas barrée. Avait-il avait le droit de visiter? Aucune idée, mais lorsque c’est débarré, on agit et on réfléchit après. Lucifer avait déjà entendu parler de la salle de réunion, et avait déjà passé dans ce couloir devant l’imposante porte, mais jamais encore il n’avait eu le temps ni la chance d’y aller. Peu à peu que la porte s’ouvrit, une magnifique salle dotée d’une table immense en son centre se fit découvrir. Le sourire aux lèvres et les yeux pétillant de curiosité, le futur chevalier entra sans prendre le temps de refermer la porte derrière lui. Habilement, il grimpa d’abord sur une chaise dotée des coussins, puis sur la table. Debout sur le meuble, le jeune homme se croisa les bras et plissant les yeux. Pendant un instant il s’imagina chevalier, devant tous les autres chevaliers. Plus précisément, il s’imagina chef des Chevaliers d’Émeraude. Ce que les enfants peuvent avec les rêves grands parfois… Toujours les bras sur la poitrine, il s’avança d’un pied lourd, en regardant attentivement chacun des Chevaliers imaginaires.

-Chevaliers, l’heure est grave! Les ennemis gagnent du terrain et je compte sur vous pour les faire reculer, lança-t-il d’un ton se voulant ferme.

Inutile de préciser que Lucifer ne fait que répéter des paroles qu’il a déjà entendu venant d’adultes. Il posa la main sur son cœur, le regard sévère avant de lancer la devise des Chevaliers.

-Courage, honneur et justice!

Fière de lui, il laissa retomber sa main et vint s’assoir sur le rebord de la table, balançant ses jambes dans le vide. Il continua de contempler la vaste pièce tout en jetant un regard par la fenêtre pour voir la pluie continuer à tomber sans répit. Vraiment, c’est une journée ennuyante.

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Trempée. Elle était complètement trempée. Et cela ne la dérangeait pas du tout. Ni sa jument qui adoptait toujours son pas tranquille alors que l’averse orageuse déversait ses flots depuis quelques minutes déjà. À quoi bon se pressait pour se mettre à l’abri ? Ce n’était que de l’eau non ? Bon d’accord les vêtements et l’équipement détrempés ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux, mais on s’y fait non ? Évidemment ! La foudre ? Bon ça ce n’était pas rassurant, mais Kyrïe se souvenait toujours de ce que son père lui avait dit sur le sujet.
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« Rare sont ceux qui ont fini foudroyés. Si cela devait arriver c’est qu’un Dieu en a décidé ainsi et on ne peut rien contre la volonté des Dieux. Alors fais en sortes de ne pas les fâcher et tout se passera bien. Tonnerre de Zeus ! »

« C’est quoi un tonnerre de Zeus ? »

« Une grande colline en bois où on peut descendre en charrette très, très vite ! »

« C’est vrai ?! »

« Non ma chérie, ton père est en train de raconter des histoires… »

« Mais pas du tout ! Je l’ai vu ! En rêve… Mais avouez que Zeus est un nom sympathique ! »

« Si j’ai un petit frère, on pourra l’appeler Zeus ? »

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Les rires de ses parents raisonnaient encore lorsque Kyrïe passa sous la grande herse du château d’Émeraude et traversa la grande cours en direction des écuries. La pluie tombait toujours aussi fort. D’un geste de la tête elle fit signe au palefrenier qui s’occupait habituellement des montures des futurs chevaliers d’Émeraude, qu’il n’avait pas besoin de la rejoindre. Elle s’occuperait elle-même d'Aleyna, sa jument. Kyrïe avait déjà entendu des personnes chuchoter que si elle s’occupait avec autant d’attention de ses amis que de sa jument, bien plus de personnes l’apprécieraient. Ce qui l’avait bien fait rire. Des paroles typiques des personnes qui ne la connaissait pas et qui ne méritaient aucune attention.

Lorsqu’elle fut assurée qu'Aleyna disposait du tout confort et qu’elle ne risquait pas d’attraper froid après cette douche fortuite, Kyrïe avait regagné sa chambre pour se sécher, se laver et démêler sa masse de cheveux humides. Elle les tressa et s’installa confortablement sur son lit, main tendue vers sa table de nuit pour attraper… Eh bien rien… C’était quoi ce bordel ? Il devait y avoir un livre ici ! S’asseyant sur le bord du lit, la jeune femme réfléchit. Ou avait-elle bien pu le laisser ? La scène lui revint alors à l’esprit. Elle avait donné un coup de main à quelques serviteurs pour déplacer quelques meubles dans la salle de réunion ! Elle était passée devant en revenant de la bibliothèque et c’était qu’aider les pauvres bougres ne lui ferait pas de mal. Elle avait posé le livre dans un coin !

Ne prenant pas la peine de se chausser, elle quitta sa chambre vite fait bien fait et arpenta les couloirs du château pieds nus, jusqu’à la salle de réunion. Surprise, la porte n’était pas fermée mais entre-ouverte, ce qui voulait dire qu’il y avait quelqu’un dedans ou qu’une personne risquait de se faire passer un savon par l’intendant, puisque la salle devait impérativement restait close si personne ne s’y trouvait. Poussant doucement la porte, la jeune femme fut surprise lorsque son regard tomba sur un gamin, debout sur la table. Ce dernier lui tournait le dos et semblait partit dans un bon délire où il devait se croire Chevalier, avant d’aller s’assoir sur le bord de la table et de regarder dehors. Kyrïe devait lui donner le point. Les jours de pluie quand on n’avait pas le droit de sortir, c’était chiant !

Son regard parcouru la pièce à la recherche de son livre. Il était bien là ! Posé tranquillement dans le coin juste à côté. Si elle le voulait, elle pourrait se faufiler vite fait et ressortir ni vue ni connue. À pas de loup, elle se faufila donc dans la pièce. Cependant, elle ne se dirigea pas vers le livre, mais vers la table. Une fois proche d’une des chaises, elle se racla la gorge et lança d’une voix forte :

« Rapport des frontières Chevalier ! Les ennemis se regroupent et nous manquons d’hommes. Quels sont vos ordres ? »

Il ne fallait pas mal le prendre, Kyrïe ne se moquait pas. Elle voulait simplement voir la réaction du gamin. Et puis, jouer à son petit jeu était une occupation plus drôle pour le moment que d’aller se cloîtrer dans sa chambre jusqu’au repas ou l’heure du bain.

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Le jeune garçon observait silencieusement les gouttes d’eau descendre sur le vitrail, s’amusant même à prédire laquelle arrivera en premier en bas, telle une course. Concentré sur l’eau ruisselant, il ne se rendit même pas compte que quelqu’un venait d’entrer. Ce n’est que lorsqu’une voix féminine se fit entendre qu’il réalisa enfin qu’il n’était plus seul. Sursautant, Lucifer tourna vivement la tête alors que son regard bleu croisa celui de la nouvelle venue. Un frisson le parcouru en réalisant à quel point l’élève était regardé durement et sévèrement. Il prit un moment avant d’assimiler les paroles du Chevalier, car oui, cette femme était un Chevalier d’Émeraude. En tant que futur Chevalier d’Émeraude, il se devait de reconnaitre ses supérieurs.

Rapport… ennemis… ordres… Allez Lucifer, arrête de la regarder avec tes grands yeux de poisson rouge et agit un peu! On demande des ordres! Le gamin remit pieds sur la table et se leva debout, face à la nouvelle arrivante. Même si elle avait un regard dur comme de la pierre, elle n’était pas réellement fâché, ou alors pas assez pour que Lucifer puisse le sentir. Il pouvait donc se permettre de continuer son petit jeu, du moins c’est ce qu’il croyait. Toutefois, il hésita un instant. Le regard de l’adulte lui pesa, mais il ne flancha pas. Elle attendait des ordres, et il ne fallait en aucun la décevoir. Il mit ses poings sur ses hanches et regarda avec une grande attention le Chevalier.

-Alors on va tous aller se battre! Rassemblez nos hommes, Chevalier!

Sur ces mots, sa main vint à la rencontre de son épée imaginaire qu’il sortit de son fourreau en imitant le son de la lame qui glisse avec sa voix pour rendre le geste encore plus réaliste. Sans perdre un seul instant, car les alliés avaient besoin d’aide, il sauta par terre et fut prêt à aller au combat. Il rangea son épée et se retourna vers le Chevalier… qu’il trouvait dont d’un coup beaucoup plus intimidante que plus tôt. Il faut dire aussi qu’il vient de rapetisser de plusieurs centimètres en débarquant de cette table. Soudain, il crut sentir le piège. Il ne fallait pas qu’il mette le pied hors de cette salle. Le jeune élève se mit à quatre pattes et vint se cacher sous la grande table centrale. Après avoir été dessus, voilà le dessous lui semblait bien intéressant.

-Vous… vous pouvez y aller. Je vais aller vous rejoindre bientôt.

Hors de question qu’il sorte d’ici avec la dame, sinon il est certain qu’il ne pourra plus revenir dans son nouveau terrain de jeu, et ça, il ne le désirait pas. Elle serait capable de refermer la porte et de la barrer pour y bloquer l’accès. Vaut mieux attendre qu’elle sorte puis que Lucifer referme la porte derrière elle. Oui, définitivement, cette idée lui semble de loin meilleure.

Il vint se placer tout au centre sous la table et s’assit à cet endroit, gardant un œil sur les pieds de l’adulte en attendant impatiemment qu’elle sorte. Sur le coup il venait probablement de perdre un compagnon de jeu, mais cela ne lui importait peu. Les adultes jouent rarement que très longtemps. Ils sont poches les adultes en fait, toujours occupés à faire des trucs d’adultes.

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Ce fut avec beaucoup de peine que Kyrïe se retint de rire. La réaction du gamin fut au-delà de ses attentes. Elle savait qu’elle le surprendrait, qu’il y’aurait un sursaut, mais l’expression qu’il avait alors arboré… Elle n’avait pas de prix. Mais la jeune femme ne broncha pas. Ce ne fut que lorsque l’enfant se soit relancé dans le jeu et qu’il eut finit sous la table qu’elle se permit de laisser échapper un petit rire amusé. Quel revirement de situation tout à coup ! Il était pourtant bien partit, brandissant même sa belle épée imaginaire pour partir à l’assaut. Et hop sans prévenir, demi-tour et sous la table. Notre grand héros aurait-il prit peur en pensant à ses ennemis monstrueux ? Prenant son temps pour laisser passer son rire, Kyrïe finit par s’agenouiller pour voir où le petit était allé se réfugier. Si juste avant ses traits étaient tout aussi sévères qu’à son habitude, son visage semblait s’être adoucit désormais et se fut limite avec un sourire qu’elle reprit la parole lorsqu’elle repéra le gamin.

« Et c’est caché sous cette grosse table que tu penses pouvoir les battre ? »

N’appréciant pas beaucoup la position accroupie, la jeune femme se releva doucement et fit le tour de la table, se dirigeant vers le livre qui était la cause réelle de sa venue dans la salle de réunion.

« Je ne suis pas ici pour te réprimander ou te faire sortir de la pièce si c’est ce que tu crois. Je suis juste là pour ceci. »

À ce moment-là, elle avait légèrement agité le bouquin sous le niveau de la table, pour que le petit puisse le voir de là où il était assis. Elle retourna à nouveau vers la table, tira une chaise vers la fenêtre et s’y assis posant ses pieds sur le rebord pierreux de la fenêtre. Et la pluie qui tombe doucement sur les carreaux (♪). Une position bien désinvolte pour le cachet de la pièce, mais ce n’était pas la première fois qu’elle faisait cela. Par contre c’était la première fois qu’elle n’était pas seule… Ouvrant le livre, là où dépassait son marque page, elle fit mine de se lancer dans sa lecture avant de reprendre.

« C’est dommage quand même… Nous étions si proches de les repousser… »

Le timbre de voix laisser clairement transparaître une réelle déception. Kyrïe était bien trop vielle pour ce genre de jeu, il était vrai, mais cela ne l’avait pas empêché de l’amuser tout de même. Comme elle était belle l’époque de l’enfance… En parlant d’enfance.

« Tu fais partis de la bande des petites canailles d’élèves ? »

Eh bien oui, Kyrïe ne connaissait pas les petites têtes des Élèves ! En même temps ils étaient un beau petit nombre et certains d’entre eux venaient tout juste d’arriver. Et puis pour le moment elle ne voyait tout simplement pas l’intérêt de mémoriser toutes ses petites bouilles. Il pouvait tout aussi bien être le fils d’un servant ou d’une servante du château. C’était déjà arriver qu’ils emmènent un gamin ou deux. Cela pouvait aussi expliquer pourquoi il se sentait coupable d’être ici. Quoique non… L’accès était restreint après tout…

Faisant mine de se ré-intéresser à son bouquin, elle laissa le temps au temps, se demandant si le gamin allait sortir de sa cachette ou non. Une chose était certaine, elle n’irait pas le chercher. Ah ça non ! S’il voulait jouer les grands timides maintenant, c’était son problème. Et s’il se faisait attraper par une autre personne qui ne serait pas aussi clémente qu’elle, tant pis pour lui aussi…

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Alors quoi, ce n’est pas un piège finalement? Le jeune élève se serait trompé? Même si Lucifer ne pouvait voir son visage, il ne croyait pas que la jeune adulte était en train de mentir, du moins l’espérait-il. Son regard bleu tomba sur le livre que la dame tenait à bout de bras. Plus il y pense, et plus Lucifer avait confiance aux paroles du Chevalier. De ce fait, il réalisa qu’elle ne cherchait même pas à le sortir de sa cachette. Bien au contraire, elle vint s’assoir à la table, probablement pour se mettre à sa lecture, ou alors continuer à jouer avec le gamin. Enfin, il ne faut pas trop se faire d’illusions, ça reste une adulte.

Se mettant à quatre pattes, Lucifer sentit un frisson le parcourir lorsque ses mains touchèrent la pierre froide en guise de sol. Doucement, il tourna le dos à l’adulte et s’approcha vers la chaise complètement à l’opposée d’où était assise la jeune femme. Il grimpa sur celle-ci et s’assit dessus, faisant dès lors face au Chevalier. Devant elle, son livre était ouvert et ses yeux plongés dans le monde du livre.

-Non, je ne suis pas une canaille! contrattaqua-t-il avec détermination en fronçant ses petits sourcils. Je suis un élève, mais pas une canaille!

Qu’on se le fasse dire. Lucifer ne va quand même pas se laisser marcher sur les pieds par cette adulte. C’est qu’il a du caractère ce petit bonhomme. Il se leva debout sur la chaise puis monta sur la table, comme il l’avait fait plus tôt.

-Je ne me cachais pas, je préparais un super plan. J’ai vu à travers ton jeu! Tu n’es pas un vrai Chevalier, juste un ennemi déguisé en Chevalier!

Encore une fois, il sortit son épée imaginaire et la pointa vers la jeune adulte tout en la fusillant du regard. Attention Lucifer, faire une telle déclaration peut être grave!

-Abandonne, tu es découvert. Tu ne gagneras pas! En tant que Lucifer, élève d’Émeraude, je t’arrête! Et je ne suis pas une canaille, rajouta-t-il sans pouvoir s’en empêcher.

Inflexible, le jeune garçon continuait de pointer son épée imaginaire vers son ennemi qui était en pleine lecture, il faut dire.

-Je te laisse une chance de repartir vivante à une condition! Que tu ramènes les méchants avec toi et qu’on ne vous revoit plus jamais.

Mine de rien, même si le jeune garçon aime l’action, il a l’âme d’un diplomate caché à l’intérieur de lui, préférant la discussion au combat. C’est un atout qui gagnerait à être développé dans les années à suivre.

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La petite canaille ne resta pas longtemps cachée sous la grande table. Kyrïe l’entendit se faufiler et le vit du coin de l’œil se diriger vers la chaise juste en face d’elle. Là il répondit à la pique que lui avait lancé la jeune fille lorsqu’elle avait traité les élèves de « canaille ». Qu’il le prenne ainsi elle s’y attendait. Elle ne l’avait pas dit pour rien non plus. La réaction était typique de celle d’un gamin. C’était drôle. Même si elle ne riait pas.

Ragaillardit, le gamin se mit debout sur la chaise avant de retourner sur la table. Retournement de situation ! Elle était désormais un ennemi infiltré ! Quelle imagination ! Doucement, la brune releva les yeux pour regarder le gamin –dont elle ne connaissait toujours pas le nom tiens-. Un air blasé vint se ficher sur son visage avant qu’elle ne pousse un long et profond soupir. Elle baissa alors les yeux et les ferma un court instant.

« POF » tel fut le son sec que fit le livre lorsqu’elle le ferma d’un coup. Rouvrant les yeux, elle lança un coup d’œil vers la fenêtre, désormais, quelque chose semblait lui déplaire. Le jeu ? Perdait-elle patience ? Notre jeune héros le saura vite.

« Humpf… Tu es fort… Très fort… Percer ma couverture aussi facilement, c’est bien joué. »

Elle se leva à son tour, se tenant bien droite, de toute sa hauteur de jeune fille de 14 ans, elle s’avança vers le gamin et s’arrêta lorsque la pointe de l’épée imaginaire de l’élève aurait dû toucher son thorax. Ses lèvres dessinèrent un sourire narquois avant qu’elle ne reprenne la parole.

« C’est fort, mais ce n’est pas assez. Saches que si tu es prompt à me laisser partir en vie, ce n’est pas forcément le cas de mon côté. »

La jeune fille recula en faisant quelques pas en arrière. Elle se tourna légèrement vers la porte de la salle de réunion et usa de son pouvoir de télékinésie pour la faire claquer et faire tomber le loquer, comme si elle la fermait à clé. Comme le gamin l’avait fait plus tôt, elle mima le geste de dégainer son épée et de la pointer vers son ennemi haut comme trois pommes, tout fier debout sur sa table en bois.

«Tu ne pourras pas t’en sortir sans combattre Chevalier ! »

La jeune fille «attaqua » sans prévenir. Comment allait s’en sortir notre jeune héros ?

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L’élève sursauta lorsque son adversaire referma son livre. Il n’était pas certain de très bien comprendre ce qu’elle avait en tête. Il aurait cru qu’elle allait tout simplement continuer sa lecture sans lui prêter la moindre attention, et pourtant…

Un léger sourire vint étirer les lèvres de Lucifer lorsque ce dernier compris que son adversaire jouait le jeu… peut-être même un peu trop bien. C’était à se demander si ce n’était pas une vraie ennemie sous la couverture d’un faux Chevalier. Lucifer recula d’un pas lorsque la jeune femme claqua la porte grâce à son mental. Il était fait comme un rat, et c’était le cas de le dire. Même si l’élève voudrait rouvrir la porte, son pouvoir était loin d’être assez puissant pour faire de même. C’est tout juste s’il arrivait à faire léviter un petit objet, et encore là ça lui demandait énormément de concentration, alors pour une porte…

Quoiqu’il en soit, Lucifer ne comptait se laisser intimider si facilement. Sans attendre de se faire embrocher le premier, il sauta de la table et porta le premier coup avec son épée invisible.

-Tu vas le regretter, lâcha-t-il d’une voix forte.

Sur ces mots, le jeune homme envoya une série de coups un peu au hasard et n’importe comment, mais toujours dans le but d’en finir avec cette ennemie. Malgré tous les efforts qu’il faisait, il devait bien en venir à l’évidence qu’il avait sous-estimé cette ennemie. Ne voyant plus d’autres issus, il en vint rapidement à son coup secret. Sans attendre, il plongea à plat ventre dans le simple but de passer entre les deux jambes de la demoiselle. Rapidement, il rampa vers l’avant et passa de justesse entre ses jambes, toujours son épée en main. Une fois passé, il se retourna sur le dos et pointa son arme vers son adversaire.

-Tu es cernés! cria-t-il sans grande logique. Tu ne pourras plus t’en sortir.

C’est à se demander s’il savait seulement ce que le mot cerner signifiait, probablement que non. De même qu’il n’est nullement en avantage face à son ennemie. Les enfants ont parfois tendance à se prendre un peu trop la grosse tête.

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Mais c’est qu’il se défendait bien le bougre !

Les deux jeunes gens frapper l’air dans le vide, faisant semblant d’entrechoquer leurs lames meurtrières alors qu’aucun son ne provenait de la pièce, si ce n’était celui des meubles qu’ils déplaçaient pour pouvoir mener leur combat à bien. La jeune fille semblait avoir l’avantage sur le cadet, mais c’était sans compter sur la botte secrète de ce dernier ! Se pliant vers l’avant, tête renversée, elle regarda le gamin se faufiler entre ses jambes, passer derrière elle et… Cernée ? Comment ça cernée ? C’était ça son coup secret ? Il fallait vraiment qu’il travaille fort en stratégie celui-là ! En tout cas, côté imagination, tout fonctionnait bien. Kyrïe continua de jouer le jeu.

« Eh bien… Quel revirement de situation. Je dois avouer que tu m’as bien eu. »

Elle se redressa doucement et se tourna pour faire face à son adversaire qui venait de la prendre à revers donc. Elle regarda autour d’elle puis fit semblant de rengainer son épée l’air résolu.

« Mais ne crois pas que je vais m’avouer vaincue aussi vite ! »

Car oui, ce n’était pas terminé ! Kyrïe aussi avait son coup secret ! Enfin… C’était plutôt le coup secret de sa mère qui l’avait elle-même reprit de son mari. La jeune femme se lança vers l’avant esquivant l’épée fictive du gamin, l’attrapa au niveau des épaules et le tira vers elle de telle sorte à ce qu’il perde l’équilibre et tombe vers elle. À ce moment-là elle se laissa elle-même tomber à genoux et commença à le chatouiller juste sous les côtes. D’après son paternel c’était radical. De un, parce que tous les gamins étaient chatouilleux et de deux particulièrement à cet endroit-là, enfant ou non. Mais ce genre de choses ne faisait pas vraiment lorsqu’on était adulte non ? Alors autant profiter de cette jeunesse qui leur ouvrait encore grand les bras. Les premiers éclats de rire ne tardèrent pas à fuser et la jeune fille ne laissa aucun répit à sa Némésis. Mais tout cela ne pouvait durer éternellement et Kyrïe cessa sa « torture », laissant le petit reprendre son souffle. Tout sourire, elle se releva et fit quelque pas. À force de rester agenouiller, des fourmis étaient venues lui engourdir les jambes. C’était ce qui arrivait fréquemment à la jeune fille lorsqu’elle restait trop longtemps dans la même position et qui expliquait pourquoi elle ne pouvait jamais rester immobile trop longtemps. Mains sur les hanches elle se tourna vers le gamin.

«T’annonces-tu vaincu ? »

La brunette posait la question mais en fait, elle espérait qu’il en avait eu pour son compte. Elle-même n’avait pas trop d’idées pour poursuivre ce petit jeu, mais avec les gamins il fallait s’attendre à tout. Le problème, c’était que quelqu’un pouvait venir dans la salle de réunion à tout moment, surtout maintenant qu’ils avaient fait pas mal de boucan en déplaçant les chaises et en riant juste à l’instant. Il fallait le dire, Kyrïe serait vraiment gênée si quelqu’un la voyait jouer ainsi avec l’élève. Ce n’était pas la compagnie de ce dernier le problème, mais son comportement à elle. Elle avait tant habitué les autres à un certain comportement de sa part, elle risquait d’en entendre parler encore 30 ans si quelqu’un la voyait jouer ainsi. Elle se dirigea alors vers la chaise sur laquelle elle avait déposé son bouquin et s’en saisit avant de se laisser tomber dessus.

« C’était un beau combat tout de même. Ai-je le droit de connaître le nom de mon valeureux adversaire ? »

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Lucifer haussa un sourcil en voyant la jeune femme ranger son épée. Ses gestes ne concordaient plus vraiment avec ses mots. Si elle ne s’avoue pas vaincu, pourquoi ne garde-t-elle pas son épée en main? Comment compte-t-elle s’y prendre sans arme? La réponse ne tarda pas à arriver. Criant de surprise, il tenta en vain de se défendre mais son aînée était trop forte pour lui. Il ne put rien faire d’autre qu’éclater de rire lorsque son ennemie commença à le chatouiller férocement. Se débattant, il tenta avec tant de bien que de mal de se défaire de la prise de l’adolescente.

Finalement, son adversaire arrêta pour lui laisser un certain répit. Le jeune garçon reprit son souffle tout en gardant ses mains devant lui en guise de bouclier, au cas où elle réattaquerait. Toutefois, elle n’en fit rien, se contenta plutôt de demander s’il s’avouait vaincu. Lucifer n’attendit pas de se le faire demander deux fois que déjà il hocha la tête avec insistance. Il en avait eu pour son compte. Se redressant, il passa machinalement la main dans ses cheveux pour les replacer. Cet enfant peut être une vraie fillette lorsqu’il s’agissait de ses cheveux. Il aime quand ils sont coiffés à sa manière, et à sa manière seulement. Au moment où la jeune femme lui demanda son nom, les yeux bleus de l’élève se levèrent pour croiser ceux de la demoiselle.

-Lucifer... Et toi tu t’appelles comment?

À défaut de ne pas vouloir l’appeler madame, autant lui renvoyer la question et c’est ce que l’élève venait de faire. Le jeune homme ouvrit la bouche, hésita un instant, puis reprit parole.

-Dit, tu veux bien être mon amie?

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Kyrïe ne put s’empêcher de lâcher un petit rire en voyant le grand signe de dénégation de l’élève. Il n’y avait que les enfants pour secouer la tête aussi vite pour dire oui ou non. C’en était presque mignon. En tout cas la jeune fille gardait le coup des chatouillis dans un coin de son crâne. Il fallait croire que cette « attaque » de ses parents, était vraiment efficace dans de telles circonstances. Elle l’observa se recoiffer en silence. Petit monsieur serait-il un tantinet coquet ? Peut-être. Ce n’était pas le problème de Kyrïe, du moment qu’il ne gave pas avec ce genre de choses.

« Lucifer ? C’est bizarre comme prénom, mais c’est joli. »

C’était sorti tout seul… Eh oui Kyrïe avait cette fâcheuse tendance à laisser sortir haut ce qu’elle pensait, que cela soit bon ou mauvais. Elle s’était déjà mise dans des situations plus ou moins compliquées et gênantes à cause de ce défaut d’elle, mais voilà, elle n’arrivait pas à se corriger. M’enfin ce comportement n’était pas plus mal d’un certain côté. Cela lui permettait de rabattre le caquet de ceux qui lui taper sur les nerfs et de s’en débarrasser vite fait bien fait. Cependant ce n’était pas du tout son intention vis-à-vis de Lucifer. Il s’agissait d’un simple commentaire anodin. Du moins pour elle.

« Pour ma part je m’appelle Kyrïe. »

Son propre prénom pouvait tout autant sonner bizarre aux oreilles du gamin. En fait en y repensant, ils avaient tous des noms bizarres… Aragëa, bon a priori c’était un prénom tout à fait convenable et aux consonances normales dans le royaume elfique, mais tout de même… Malak. Elle ne savait pourquoi, mais le fait de remplacer le « M » par un « G », pour donner le nom « Galak », la faisait toujours sourire. D’ailleurs, cette simple pensée lui fit inconsciemment étirer ses lèvres. Mélodie. Elle n’avait rien contre la jeune fille, absolument rien, mais ses parents avaient manqué d’idées ? Pas très original pour notre brunette. Mais ç’aurait pu être pire ! Ils auraient pu l’appeler chanson ! ***T’es vraiment stupide parfois, ma vieille… ***

Côté originalité, restait les trois derniers garçons. Azer tout d’abord. Le roi d’Émeraude avait-il eut le rhume et c’était-il fait mal comprendre en essayant de dire « assez » ? ***Nan mais… Franchement Kyrïe ?!***. Il ne restait plus que les deux imprononçables. La jeune fille les avaient surnommés ainsi car étant gamins, il était vrai qu’elle avait eu de la difficulté à prononcer les prénoms de Redz et Halfdan. Nan mais franchement ! C’était quoi le but de donner des noms pareils ? Se foutre de la gueule des gens qui essayent de les prononcer ? C’est drôle cinq minutes, mais on s’en lasse vite par la suite… D’ailleurs la gamine qu’elle avait été, avait vite contourné cette difficulté de prononciation en leur attribuant des surnoms. Halfdan était logiquement raccourcit en « Alf », et Redz c’était vu donner le sobriquet de « papy ». Parce qu’il avait un comportement de vieux papy (ne bois pas, fume la pipe, pervers…) ! Au final, elle avait son surnom pour tous ses frères et sœurs d’arme. Malak était « le blond », Mélodie « l’effacée » (sans mauvaises intentions de la part de Kyrïe), Azer le « renfrogné », Aragëa la « surexcitée» (cela compensait avec Mélodie). Et elle-même devait être quelque chose comme « la chieuse ».

La jeune fille fut tirée de ses pensées Ô combien d’une importance non cruciale. Lucifer venait de lui posait une question qui l’a fit complètement buguer. Signes distinctifs de la Kyrïe buguée. Figée, regard fixé droit devant elle mais sans avoir l’air perdu, les yeux légèrement écarquillés, les lèvres légèrement entre-ouvertes et plus aucun mouvement. Il était même impossible de voir le soulèvement de sa poitrine lorsqu’elle respirait. Respirait-elle-même encore ? Il fallait bien, sinon elle finirait écroulée par terre et cela n’arrivait jamais. Une statue. Voilà ce qu’elle était devenue. Elle resta ainsi pendant une lonnnnngue minute. Et puis tout à coup, sans prévenir, elle prit une longue et bruyante inspiration, avant de redevenir « normale ».

« Y’a aucun autre sale gosse d’élève qui veut être ton ami ? »

Cela n’avait pas était dit méchamment. Il s’agissait d’une taquinerie. Lucifer avait vite prit la mouche lorsqu’elle l’avait traité de « petite canaille » et elle aimerait bien voir comment il réagirait maintenant qu’elle les traite tous de « sales gosses ». Kyrïe semblait prendre la question avec légèreté, mais en fait elle la considérait on ne peut plus sérieusement. Dans les faits, cela ne la dérangerait en aucun point et elle se fichait de leur différence d’âge. Mais elle avait peur de ne pas pouvoir fournir le type d’amitié à laquelle s’attendait Lucifer. C’était vrai quoi ! Elle ne pourrait pas jouer ainsi tout le temps. C’était quelque chose de ponctuel, elle ne s’était même pas attendue à agir ainsi ! Ce n’était vraiment pas dans ses habitudes. Son attitude journalière risquait surtout de faire fuir le gamin… M’enfin, cela valait peut-être le coup d’essayer.

« Tu sais, je ne pourrais pas jouer avec toi comme ça tout le temps… Je préfère te prévenir tout de suite, en règle générale je suis plutôt le genre de personne que les gens fuient. Sale caractère oblige… »

Kyrïe ne se voilait pas la face. Elle savait pertinemment pourquoi les gens préféraient ne pas l’aborder et elle s’en convenait très bien ! Elle posa son livre sur ses cuisses et s’accouda sur ses genoux, se penchant un peu vers l’avant.

« Mais si tu y tiens vraiment, on peut essayer. Et on va de suite se faire un secret entre ami. Je ne dirais à personne que tu es rentré dans la salle de réunion alors que tu n’y avais pas le droit, et toi, tu ne diras rien de ce qui s’est passé ici. Promis ? »

Disant cela elle tendit sa main droite à Lucifer. Il ne restait qu’à lui serrer pour sceller leur petit secret infantile.

Invité

Le jeune garçon pencha légèrement la tête sur le côté lorsqu’elle commenta son nom. Il se contenta de hausser les épaules. Nom étrange ou pas, c’était le sien et il faut faire avec. Ce n’est pas non plus comme s’il l’avait choisi non plus. Au moins la jeune femme trouvait ça jolie, et cela fit sourire notre élève aux cheveux blancs. Ce dernier hocha la tête lorsque la dénommée Kyrïe se présenta pour faire comprendre qu’il avait bien compris. Kyrïe… Kyrïe… il l’appellera donc Kyky! C’est aussi beau que son nom réel, mais plus amusant à dire, surtout pour un gamin.

À la seconde où l’adolescente se figea, l’enfant hoqueta de surprise. Ce n’était pas réellement la réaction attendu face à sa question. Ce qui le terrifia encore plus, pourtant, fut qu’il avait de la difficulté à percevoir ses émotions comme il le faisait normalement. Même s’il ne maitrisait pas encore complètement son pouvoir, avec une réaction aussi vive il aurait dû sentir quelque chose… mais il ne sentait rien. Il avait au contraire l’impression que c’était vide dans son for intérieur… Puis son expression incompréhensible disparu et l’adolescente soupira.

Comment un autre sale gosse d’élève? Il ouvrit la bouche pour répliquer mais déjà elle était partie sur son explication ainsi que sa proposition. Intéressant tout cela… Lucifer haussa une épaule en grimaçant. Ça vaudrait peut-être le coup d’accepter, en plus ça lui fera une amie de plus. Toutefois, il ne lui prit pas la main tout de suite et planta son regard dans celui de l’écuyère.

-On n’est pas des sales gosses!

Après la canaille, voilà que c’est les sales gosses. Elle va se croire tout permis si ça continue ainsi. Justement, Lucifer ne désire pas que ça continue ainsi avec ces surnoms, encore plus lorsque ce sont les autres qui sont en cause. En plus d’être empathique, le jeune homme est aussi très porté à penser aux autres avant de penser à lui-même, préférant aussi que les malheurs arrivent à lui plutôt qu’à ses compagnons. Même s’il est encore jeune, ce caractère se fait déjà légèrement ressortir. Enfin, il leva la main pour serrer celle de sa nouvelle amie. Un sourire illumina son visage, dévoilant par la même occasion ses petites dents blanches.

-Promis, Kyky! Je ne le dirai à personne. Et t’as pas un sale caractère, moi tu me fais pas fuir en tout cas.

La proposition acceptée, il relâcha la main de la jeune femme et laissa tomber son bras le long de son corps. Une promesse c’est une promesse et Lucifer ne comptait pas revenir sur ces mots.

» Maintenant qu'il pleut plus que jamais [Kyrïe] - TERMINÉ
» [Terminé] Immehur d'Irianeth; Seccyeth; Commandant Suprême des Armées Noires
» Ruby Ruby ruby ♪ [[TERMINÉ]]