Un cri perçant -Immehur-

La nuit avait été longue après la cérémonie d'adoubement des Chevaliers. Longue et bien arrosée. Immehur dormit comme une bûche, jusqu'à plutôt tard dans la journée. Il se réveilla à demi, encore incapable d'ouvrir les yeux. Il n'y avait que lui dans son lit. Bon, ou mauvais signe? Peu importait à ce... Immehur arrêta de se tortiller. Il croyait avoir entendu quelque chose. La gueule de bois devait lui jouer des tour. Il se redressa en position assise et passa ses mains sur son visage, soupirant. Il entendu à nouveau le son, plus clair cette fois. Une sorte de cri selon ses oreilles mal réveillées. Il préféra l'ignorer pour le moment et allant revêtir un pantalon propre. Des serviteurs avait déjà préparer son repas, avec une cruche d'eau. Il avala tout le contenu de la cruche en deux gorgée et dévora quelques fruits avec une bouchée de viande crue. Puis le cri encore, strident. Déjà plus réveiller, bientôt encore mieux, le guerrier sentit que de son strident devait venir de la terrasse sur le toît de la forteresse. Par chance, c'était facilement accessible via sa propre terrasse où dormait Nefereth.

Ne prenant pas la peine de vêtir ses bottes, le Seccyeth se rendit dehors. Le dragon géant n'y était pas, probablement à la chasse ou en patrouille. Haussant les épaules, il se concentra pour entendre de cri à nouveau. Strident, mais clairement pas un dragon. Il avait entendu ces reptiles toute sa vie et cela n'en était pas un. Persuadé que la chose allait être juste là, au niveau au dessus, le soldat décida de grimper. Le soleil indiquait midi, projetant son ombre au Nord et l'aveuglant quelques secondes, l'empêchant de voir l'origine du bruit. Heureusement, cela changerait bien vite et il pourrait voir de quoi il s'agissait.

Posant sa main sur quelque chose de visqueux, Immehur s'Arrête, tâte et renifle. Du sang? La créature cri à nouveau. C'est donc blessé. S'habituant rapidement à la luminosité du soleil, il voit la trace de sang sur le sol de la terrasse. Terminant son ascension, il se met ensuite à suivre le piste écarlate, s'assurant par son ouïe qu'il suit toujours la bonne chose. Il était temps d'échafauder une stratégie pour le moment de la rencontre.

D'abord, identifier la chose. Selon cette conclusion, il pourrait décider s'il la tuait, s'il la capturait, ou autre... on ne sait jamais. Dans le cas de la mort, ce serait peut-être par pitié, peut-être en légitime défense. Un animal blessé étant généralement farouche, il devrait approcher avec précaution, surtout avec son odeur et sa prestance prédatrices. Il y avait tellement d'inconnue malheureusement, il était presque impossible de vraiment prévoir que faire. Ayant vécu toute sa vie en compagnie de dragons, le Seccyeth avait un faible pour les créatures sauvage. Si ce truc pouvait être digne de faire un animal domestique, il le capturerait probablement pour le soigner et ainsi de suite. Ensuite, ce serait de voir la réaction de Nefereth face au nouveau venu. Chaque chose en son temps... Meurtre de pitié, domestication ou autre? Identifions cette bête avant tout !

Une oiseau de proie, un seigneur du ciel. Certes pas aussi intimidant qu'un dragon noir, mais tout de même digne de respect. Il était rare d'en voir aussi près de la plage cependant, loin de la forêt et des proies abondante. En voyant la blessure à son aile, Immehur reconnu immédiatement ce qu'un dragon de petite taille pouvait infliger. Le rapace avait dut s'approcher de trop près de l'un des lézard sur la plage. En tentant de chasser un crabe peut-être? Un poisson? Peu importait à ce moment. Cette aile étendu, cet air de défi. Immehur aimait bien la première impression que ce piaffe lui faisait. Et c'est dans les moment comme ça qu'on regrette de ne pas traîner de viande crue sur soi... pensa-t-il en appliquant ses mains sur ses poches. Heureusement, l'oiseau était dans une impasse et sans son aile, il ne pouvait pas prendre son envol. Gardant le contact visuel avec l'aigle, le guerrier soupira, regrettant de n'avoir que son pantalon. Tenter de maîtriser cet animal pour le ramener et le nourrir serait... douloureux.

Ni une, ni deux, le Seccyeth saute sur l'oiseau, attrapant ses serres dans le mouvement. Sans une seconde de plus, l'aigle doré se plie et attaque les mains de l'hybride à l'aide de son bec. Tenant bon, ce dernier serre les dents. Quelle n'est pas son soulagement quand ses plaques chitineuses se forme sur le dos de ses mains et de ses doigts, le protégeant des assauts du rapace. Malheureusement, ils sont face à face, l'oiseau se redresse et s'étire, picorant cette fois le torse de son ennemi. Préférant ne pas devoir expliquer trop de cicatrice dut à un simple piaffe, Immehur fait de son mieux pour retourner l'animal et le mettre dos à lui. C'est un échec, l'oiseau échappe à la prise de colosse et atterrit sur une corniche, le plaçant à la hauteur du visage du soldat.

- Je veux juste te nourrir et te soigner ! Argh.... orgueilleusx ! grogna-t-il à l'intention de sa proie.

Il repassa ensuite à l'attaque, attrapant avec succès les pattes de l'aigle royal. Cette fois, il réussit à le mettre dos à lui, mais la créature se débattait farouchement, se tordant afin de pouvoir mordre l'Irian. Pour remédier à cela, il passa les deux patte de l'oiseau dans une seule de ses mains et levant le bras au dessus de sa tête. De cette manière, pas question qu'il le picore ailleurs que sur ses doigts protégés. Voyant qu'il n'arriverait à rien, l'oiseau replia ses ailes et enfonça sa tête entre ses "épaules". C'est qu'il était vraiment orgueilleux le rapace.

- Bon... maintenant, on retourne à la maison...

Son nouveau prix en main, le guerrier s'appliqua ensuite à redescendre du toit, atteignant rapidement son balcon et sa chambre. En chemin, il fit demander de la viande cru et une chaîne via la Collectivité. C'est avec plaisir qu'il fit que sa requêtes avait été respecté une fois dans sa chambre. Sans attendre, il empoigna la chaîne et la fixa à l'une des pattes de l'aigle, accrochant l'autre à la structure de son lit. Le lien faisait un bon trois mètre, ce qui permettrait à l'oiseau de bouger un minimum. L'étape suivante c'était de le faire manger. Restant à distance sécuritaire pour ses doigts, Immehur présenta une tranche de viande à son nouveau pensionnaire. Il était encore trop loin pour qu'il l'atteigne. Ce que le fils de Mercator voulait faire, c'était d'établir un contact, une relation avec le prédateur du ciel.

C'est sans surprise que les yeux vifs de l'animal se posèrent sur le repas dans la main de son geôlier. Il pencha la tête sur le côté, évident très peu persuadé que le géant pâle lui voulait du bien. Pourtant, cette pièce de viande juteuse qu'il tenait, lui semblait destinée. Il bondit un peu, s'approchant d'Immehur, traînant la chaîne contre le plancher de pierre. Il ouvre le bec, offrant à l'hybride un autre cri. Ce dernier rapproche la viande suffisamment pour que l'aigle puisse l'attraper si il le voulait vraiment. L'oiseau mort à l'hameçon, s'approchant avidement de la nourriture et ouvrant le bec pour... la manquer. Le guerrier retire sa main au dernier moment, privant le blessé de son repas. Il cri son désaccord, ouvrant son aile en bonne état. Enfin, je dit il, mais c'est elle. Oui, oui. Avec cette aile pas loin du mètre et ce plumage clairement juvénile, il était évident que ce serait une grosse femelle.

Changeant son visage invitant en froncement de désaccord, Immehur attrapa le bec de la main valide.

- Tu ne mangeras que lorsque tu auras accepté de me laisser soigner ton aile !

Il prononçait les mots, mais tout se passait au niveau du regard. Dans les yeux bleu clair de son nouveau maître, l'aigle comprit sa place, au moins temporairement. Elle tira pour libérer son bec. Après quelques coup, Immehur relâcha. Elle cria, pointant la viande de son bec et l'ouvrant, affamée. Le Commandant lui montra un doigts.

- Non, ton aile d'abord, dit-il en pointant le membre blessé.

En même temps, il communiqua à nouveau à la Collectivité, demandant des gazes et une bassine d'eau chaude. Lorsque le tout arriva, il déposa la viande par terre, hors de potée de l'oiseau et se déplaça jusqu'à être à côté du lit. Il pointa alors le matelas, regardant son amie avec insistance. La nouvelle comprit plutôt vite qu'il attendait d'elle qu'elle s'y perche. En quelque bond elle fut dessus. Aussi tendre qu'un père, l'hybride passa les prochaines minutes à nettoyer la plaie, puis à panser l'aile. Il avait l'habitude de soigner ainsi des dragons. Un rapace, c'était pareil, juste moins gros. Lorsqu'il eut finit, elle tenta de défaire le pansement avec son bec. Tout de suite, le soldat lui donna une tape dessus et la fixa avec une fureur contenu. À nouveau, elle cala sa tête entre ses épaules, soumise. Souriant cette fois, il s'éloigna pour aller cherche le morceau de viande qui était par terre. Il fut suivit par une ombre aviaire.

Lorsqu'il se retourna, il pointa la base du lit, là où un large coffre était adossé. La bête ailée se percha sur le matelas, laissant tout la profondeur du coffre comme surface "d'assiette". Elle comprenait vite.

- Aller, maintenant tu l'as mérité, dit-il en déposant la viande devant elle.

Elle hésita, demandant soudainement la permission d'un regard à son nouveau maître. D'abord surpris, il répliqua par un long hochement de tête. Lâchant un cri de satisfaction, elle s'appliqua alors à déguster son repas.